L’idée de donner une dimension esthétique aux plus de 50 salles du Musée et de les illustrer d’œuvres d’art est née du besoin de laisser transparaître, en filigrane du contenu scientifique des sujets représentés, la suggestion de la souffrance générée par la répression communiste et de l’émotion qu’éveillent la violence et l’absurdité du mal.
Quelques œuvres d’art plastique d’une valeur particulière parachèvent le profil du Mémorial, tout en l’individualisant au nombre des musées d’histoire.
Les œuvres, données par leurs auteurs, impressionnent toutes par leur symbolique du sacrifice accepté. Une tapisserie telle que « Liberté, nous t’aimons », de Serbana Dragoescu, la toile « Résurrection », de Cristian Paraschiv, la sculpture en bronze « La Mer Noire », dédiée par Ovidiu Maitec à l’historien Gheorghe I. Bratianu et notamment les deux sculptures de grandes dimensions de Camilian Demetrescu, intitulées « Hommage au détenu politique » (dont l’une sous-intitulée « Résurrection »), créent une atmosphère dramatique et d’élévation spirituelle.
A cela s’ajoute une œuvre ample, de grande valeur artistique : le groupe statuaire « Le Cortège des Sacrifiés », en voie de devenir l’un des symboles du musée. Il s’agit de 18 silhouettes humaines, en train d’avancer vers un mur qui referme l’horizon, tout comme le communisme a bâillonné la vie de millions de gens. Faite initialement en bois, en 1997, la sculpture a été coulée en bronze l’année suivante ; présentement, elle peut être admirée dans l’une des cours intérieures de l’ancienne prison. Cette cour est par ailleurs devenue un passage obligé du musée, où des centaines et des milliers de touristes se font prendre en photo.